samedi 10 septembre 2011

KARATE In The Fishtank #12 LP (2005)



NoMeansNo, Snuff, Tortoise, The Ex, June Of 44, Sonic Youth, Motorpsycho, ou Isis sont quelques-uns des groupes ayant déjà marqué la série “In The Fishtank”, ce studio accueillant un ou plusieurs combos simultanément pour y enregistrer le résultat de deux jours passés en son sein.
Quand on connaît le talent de Karaté, partagé entre rock et jazz, il n’est pas étonnant qu’ils aient, eux aussi, été conviés. Et comme pour marquer le coup, le trio a été forcé de ne pas faire comme tout le monde.
Oui, on connaît les problèmes d’audition de Geoff Farina qui a contraint de mettre fin à la carrière de Karaté, on ne savait pas, par contre, qu’ils avaient débuté ce jour-là, et qu’ils lui permettraient de rendre ce douzième volume de la série différent.
Comme amoindrie, la formation décide donc, au lieu de se lancer dans d’interminables sessions d’improvisation inconfortables, de reprendre quelques titres, très critiques envers les Etats Unis, empruntés à d’autres artistes. Mais on n’a pas là de simples reprises, car tout ce qui passe entre les mains de Karaté s’imprègne de sa patte, de ce jeu de guitare reconnaissable, et de ce chant de crooner si délicat. Du coup, qu’il s’agisse de Billy Holiday, Bob Dylan, Mark Hollis, Beefeater ou les Minutemen, on a vraiment l’impression de se voir offrir là huit nouveaux titres d’un Karaté revenu à son époque rock, celle où les mélodies tiraient facilement les larmes.
Une sensation qu’on retrouve incontestablement sur les superbes “Strange Fruit” et “Tears Of Rage”, les deux titres les plus calmes de ce disque. Car le reste renvoie aux deux premiers albums de Karaté, à un temps où l’énergie n’étaient pas comptée (ça sonne même punk rock sur “Bob Dylan Wrote Propaganda Songs”), et que le groove officiait déjà ("This Ain’t No Picnic", "Need a Job").
Karaté n’est plus, mais a laissé assez de testaments comme celui-ci derrière lui pour qu’il ne tombe jamais dans l’oubli.
Une pièce indispensable de sa discographie?

enjoy

1 commentaire: